7.9.06

Happy go-Lucky


J' ai vu le duc de Guise renaître de ses cendres entre deux théories tragiques et élégiaques
J' ai vu la bibliothèque blanche dérouler ses rangs sous mes yeux, et quarante six élèves penchés sur Ben Gourion lors je cédais au change
J'ai vu le vent emporter les corsages des hippies qui, dehors, cultivaient leur cancer les tresses aux aisselles
J'ai vu le vent secouer les brushings des yuppies, les croix des infidèles
J'ai vu le vent flotter sur les sourires fardés, les tresses encore longues, la boucle des talons
Et le soleil avait tout réduit à l'humain - à une masse compacte, suante et fatiguée, fière toujours comme l'est le clown blanc sous la crême, les yeux bas.

C'est vrai, j'attends les mots.
La prépa...c'est ça? Je pensais...exhilaration, découverte, peur bien sür mais impatience aussi, je pensais appétit, overdose, je pensais extrêmes, je revois un lycée qui parle de boulot comme on parle de tout, puisqu'on le doit, sans trêve.
Et moi? Je veux des nuits longues comme des rêves, des matins sans pensée, des soirs encore vivants, du lyrisme vous dis-je! Vu la réalité bétonnière qui règne, l'élite et ses tracas, combien d'années encore cet écart de la vie? Non, ce n'est pas le monde, c'est notre milieu, mon cher, car Mr.Histoire l'a bien vu, appuyé à l'estrade, hier -
la france forme ici ses élites. Vous êtes les nouveaux intellectuels de la nation, et à partir de maintenant, non, que dis-je? depuis bien des années déjà, cantonnez-vous y : vous vivrez. C'est la jungle, dehors, mes enfants ; pris en charge dans vos draps de soie et vos cellules psychologiques au moindre regard de travers, vous n'êtes adapté qu'à ça ; travaillez, donnez vous de la peine, et surtout profitez en avant la déchéance - ce bagne, ce bagne sera le cocon de nos plus belles années.

2 comments:

lil'liz said...

nos plus belles années. et après on se suicide parce que la suite a peu d'interêt, et qu'il s'agit d'endosser le pénible uniforme de l'adulte responsable et soucieux. Ceux qui ont un peu de chance auront Ayzemer (aucune idée de l'orthographe, désolée) à 60ans, pour s'amuser encore un peu...
nos plus belles années. Et après on se suicide. A quoi bon lire un mauvais livre?

Emilio said...

C'est la jungle dehors, mais c'est la jungle partout, à l'intérieur des murs blancs, à l'interieur des pages, à l'intérieur de nous, c'est la petite jungle, fleurie, empoisonnée et pleine de pièges, de bêtes féroces, de perroquets, c'est la jungle généralisée, étendue, touffue, bariolée, violente, et ce n'est ni drôle, ni enthousiasmant, c'est dur, c'est gris, mais c'est aussi dur, aussi gris que tout le reste, il suffit que toi, tu mettes de la couleur, tu fasses souffler un peu de vent à travers les branches.